10/02/2006
An Dasson : komzoù Marie-Ange Aodic (1908-1992)
Marvailhoù, spurmantoù, brezel ar Chouanted, An Diaoul hag e droioù, ar "mell benniget" hag an amzer da zonet : setu an danvez tolpet en niverenn 60 ag ar gazetenn An Dasson. Komzoù ur vaouez, Marie-Ange AODIC, melinourez e Brec'h, hag a zo bet enrollet tost da naontek vlez 'zo. Kavet 'vo he zesteni àr un tamm CD hag an diskrivadenn anezhoñ da heul en niverenn. Lakaet eh eus bet ivez un droidigezh e galleg ha displegadennoù da gompren gwell he istorioù.
An Dasson n° 60 : le témoignage de Marie-Ange Audic (1908-1992)
Meunière à Brec'h (près d'Auray dans le Morbihan), Marie-Ange Audic raconte sa vie, le diable et ses tours, les souvenirs de la chouannerie, la mort, l'avenir, dans ce numéro 60 de la revue An Dasson, éditée par l'association Sten Kidna-Komzomp asampl. Daniel Carré a enregistré Marie-Ange Audic il y a 19 ans. Son témoignage est traduit en français, avec des explications pour mieux comprendre le contexte, et un CD en langue bretonne. 7,5 euros l'exemplaire, port compris (Sten Kidna, 6 rue Joseph Rollo, 56400 Auray).
Priz : 6 euro, mui 1,50 aveit ar frejoù post, aveit preniñ un niverenn,skrivit da Kerlenn Sten Kidna "Komzomp Asampl" An Alre, 6 ru Jospeh Rollo 56400 AN ALRE/ AURAY, pe pellgomzit d'ar 02 97 29 16 58.
e-mail : stenkidna2@wanadoo.fr
10:22 Publié dans Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Bretagne forever !
06/02/2006
France 3 : portion congrue pour les régions et le breton
La nouvelle direction de France 3 procède à une refonte des programmes régionaux qui réduit l'espace pour l'information régionale; l'émission en breton "Mouchig dall" est également menacée... Au mieux, elle serait diffusée le dimanche matin (après moult changements d'horaires), au pire, elle serait supprimée. C'est la seule émission en breton pour les enfants à la télévision. Voici le texte d'une pétition signée par des salariés de France 3 Ouest :
"Le 10 février prochain, le 12/14 Ouest disparaîtra des écrans de France 3 Ouest. Cette édition d’information diffusée à 12h55 existait depuis 9 ans et rencontrait un large public. Dès le 27 février, elle sera remplacée par un programme de divertissement national. Ainsi en a décidé la nouvelle présidence de France Télévisions. A l’origine de ce choix, le « patriotisme de groupe » défendu par Patrick de Carolis, le PDG du groupe (qui englobe désormais France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO). En d’autres termes, les chaînes publiques ne doivent plus mettre à l’antenne aux mêmes heures des programmes concurrents ; ce qui veut dire par exemple « pas d’info face à l’info ». Forts de ce principe, les dirigeants du groupe ont tranché au détriment des stations régionales. Le patriotisme de groupe se traduit par la disparition du 12/14 de France 3 face au 13h de France 2, et à la rentrée de septembre c’est le vaisseau amiral de la chaîne, le 19/20, qui sera à son tour « réaménagé ». Dans le cas présent, les créneaux enlevés aux régions ne sont pas compensés. Or pour France 3 Ouest, ce sont chaque semaine 2h30 de programmes qui disparaissent. Des créneaux traditionnellement régionaux qui sont littéralement kidnappés au profit de l’antenne nationale.
Et ce n’est pas fini. Les programmes en breton sont eux aussi sur la sellette. Paris ne veut plus de l’émission pour enfants « Mouchig Dall » le mercredi matin. Or, il n’y a pas de créneau disponible ailleurs. Il faudrait une dérogation parisienne pour la diffuser le dimanche matin. On l’attend toujours. Dans cette histoire ce sont d’abord les téléspectateurs qui sont niés. S’est-on soucié des 300.000 habitués quotidiens du 12/14 Ouest ou des fans de « Mouchig Dall » ? Aujourd’hui, malgré des discours lénifiants, les dirigeants de France Télévisions s’assoient allègrement sur la loi et sur le cahier des charges de France 3 qui proclament pourtant la vocation régionale de cette chaîne généraliste.
Qu’on ne s’y trompe pas, la télévision publique, ce n’est pas la préoccupation de ces messieurs. Ils viennent du privé.
Le numéro trois du groupe, le directeur financier Thierry Bert arrive tout droit de Bercy, où il dirigeait l’Inspection générale des finances. Ce monsieur vient d’annoncer une augmentation de la publicité sur les antennes du groupe. Un monsieur qui trouve aussi que 12 programmes régionaux ça coûte beaucoup plus cher qu’un seul programme national. Et voilà qu’un audit au vitriol vient opportunément lui donner raison. Un audit interne mené... par lui-même !
Qu’il faille réexaminer le financement de la télévision publique et le pérenniser, nous en sommes d’accord. Mais les régions de France 3 ne doivent pas trinquer pour un groupe de plus en plus gros qui manque d’argent. Aujourd’hui en amputant les programmes régionaux, on laisse le champ libre aux télévisions locales privées et à M6 qui lance - quel hasard ! - son 12.50.
En s’attaquant aux programmes régionaux, c’est la raison d’être de France 3 qu’on menace. Ne laissons pas ces "liquidateurs" faire leur sale besogne. Nous, téléspectateurs, citoyens, salariés de France Télévisions, défendons la seule chaîne publique régionale de France !
http://www.coordmareenoire.net/petitions/?petition=4
http://blablasurla3.free.fr/
Réunion à Rennes mercredi 8 :
"L'Association citoyenne pour un audiovisuel public en Bretagne propose une réunion le mercredi 8 février à 15 heures au bar "Le Scaramouche" (3 bis rue Duhamel-RENNES, face à France 3 ouest). Tout le monde est invité
Ordre du jour :
- principe et objectif de l'association
- admission de nouveaux membres
- actualité du moment
- discussion ouverte autour de la notion de télévision publique régionale."
10:30 Publié dans Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Mediaioù/média/skinwel/Télévision | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Bretagne forever !
31/01/2006
Armoù : ur c'hoñvers spontus
A vizkoazh m’eus kavet sot profiñ armoù faos d’ar vugale, fuzuilhennoù plastik, da skouer. N’eo ket d’an dud daet, d’ar gerent da lakaat ar vugale da c’hoari brezel. Trawalc’h a vrezel a zo dija er bed a bezh ha ne gomzan ket ag ar brezelioù a zo barzh ar familhoù. Ma faota d’ar vugale c’hoari brezel, ur vazh a zo trawalc’h evit bout ur fuzuilhenn... Me lâr an dra se met tapet oan bet ur wezh memestra. Ma filhor n’doa goulennet genin un c’hoari brezel avnet “Top gun”. Ha setu, profet m’boa dezhan ar c’hoari video se, get mezh warnon un tammig.
Un istoer a galon
E miz Kalañv gouiañv paseet un tad hag ur vamm o doa profet d’o mab ur fuzuilhenn plastik evit e c’houel a bloaz... Ha setu ar paotr, daouzek vloaz anezhan, da vonet er maez get e fuzuilhenn ha da c’hoari brezel get bugale all... Ya, met e Palestine oa... Ha soudarded ag Israel oa tost : tennet o deus war ar paotr, Ahmad, e sonjal oa un “terrorist”, ha lazhet ar paotr ! Met n’eo ket echu an istor. Tud Ahmad doa asantet roet tammoù korf o c’hrouadur da saveteiñ bugale all, Palestinianed pe Isralianed, ne vern...
Ar pezh a zo bet graet. Roet eo bet kalon Ahmad, e avu, e luhennenoù, e skement da vugale klañv ag Israel hag a oa e c’hortoz bout paraet... Ehud Olmert, eil prézidant gouarnamant Israel n’doa pellgomzet da dad ha mamm Ahmad evit o zrugarekaat. Met tad Ahmad, Ismaïl Al Katthib, a c’houlenn get Israel barnin ar re ‘doa lazhet e vab.
Armoù "skañv" met sifroù pounner
War dro 300.000 den a vez lazhet get an armoù bihan, “skanv”, (“armes légères” e vez lâret e galleg), fuzuilhennoù ha pistolennoù er bed a bezh bep bloazh. 300.000 memestra... Ur c’honvers bras eo. Gwerzhet vez armoù er bed a bezh d’an doare ofisiel get broioù el Frans, China, Stadoù Unanet, Bor Saoz, Russia, Alamagn, ha c’hoazh. Armoù all a vez gwerzhet iwez dre guzh get trafikourion a bep sort. Ur film deuet er maez e miz Geñver, “Lord of war”, a ziskouezh penaos e vez gwerzhet armoù er maez ag al lezenn get un trafikour a zeu da vout pitaod bras. Milliardoù ha milliardoù a zollaroù a vez dispignet evit an armoù se get diktatourion ha get stadoù demokratel ivez, en Afrika, Asia, Amerika kreisteiz, ha c’hoazh... Broioù a vez skrapet evel se.
Ul lezenn etrebroadel ?
Goulennet vez, abaoe pell, lezennoù etrebroadel evit kontroliñ ha bihannat ar c’honvers se get gevredigezhioù mab den : nompass gwerzhiñ armoù d’an diktatourion, d’ar vroioù e lec’h ma z’eus brezel, ha c’hoazh. Un emsav habaskel, pasifikel, zo bet savet e fin 2005 get strolladoù ag ar bed a bezh evit goulenn un emglev bras hag etrebroadel nevez : “Armoù : ur c'honvers lazhus” eo titl an emsav se. E Frans, Agir ici zo e penn an traoù get Handicap international, Amnesty international, ar Secours catholique, hag ur bern tud all*.
Seul muioc’h a armoù zo er bed a bezh, seul danjerusoc’h eo ar bed ! El Liban, war-dro ur million a “armoù bihan” a zo evit pewar million a dud... C’hwi hell prenañ ur c’halachnikof evit kant dollar, war dro pemp euro ha pewar ugent ! N’eo ket ker : piv a faota ur c’halachnikov evit Nedeleg ?
*Ma faota deoc’h gouiet muioc’h, kit e darempred get : Agir ici, 104 straed Oberkampf e Paris, 75011 - Pellgomz : 01 56 98 24 40. Lec’hienn internet zo iwez : www.agirici.org
10:13 Publié dans Breizh/Bretagne, Didaerded/Non-violence, Etrebroadel/International, Politikerezh/Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
25/01/2006
Sinema, daou film a enep d'ar c'hontrollerezh : "Viva Zapatero" ha "Good night and good luck"
Daou film nevez a zo bet savet a enep d’ar c’hontrollerezh (censure) en Italia hag er Stadoù Unanet.
Viva Zapatero, da gomans : ar film se zo ur sort reportaj a ziout ar mediaioù en Italia, Bro Berlusconi. Du hont e vez diaesoc’h diaesañ rebechiñ traoù d’ar gouarnamant. Ar mediaioù privez zo e daouarn Berlusconi, hag ar mediaou publik ivez, pe tost. Perak an titl se : “Viva Zapatero” ? Rak kentizh ma oa bout lakaet e penn gouarnamant Bro Spagn, an aotrou Zapatero n’doa savet ul lezenn evit distagiñ ar chadennoù skinwell d’ar gouarnamant. Ar pezh n’eo ket bet graet get Berlusconi !
Sabina Guzzanti zo un gomedianez fentus en Italia, brudet. E 2003 ur chadenn publik, ar Rai Tri, doa goulennet get Sabrina sevel un abadenn satirik farsus. Met un abadenn zo bet skignet hepken, sansuret eo bet ar lerc’h a gaos ma oa ur bochad sketchoù a enep Berlusconi ! Hag ar film a ziskouezh penaos a zo bet sansuret an abadenn skinwell; penaos Berlusconi n’eus gwasket ar mediaioù tamm ha tamm (skinwell, skingomz, kazetennoù...), daoust d’ar vonreizh ha d’al lezennoù; ha penaos a ya war vihanat ar frankiz en Italia...
Sabina Guzzanti a stourm evit an demokratelezh en he bro. Mont a ra da atersiñ pennoù bras politikel ag Italia, kazetennerion ivez, ur skrivagnour evel Dario Fo, a zispleg petra eo ar “satire”; ha kazetennerion pe animatourion tele e broioù all, evel Karl Zero (Le vrai faux journal) ha Bruno Gaccio (Les Guignols) e Frans.
Ma faota deoc’h gouiet penaos eo stad an demokratelezh en Italia, kit da welled Viva Zapatero.
Good night an good luck
Gwenn ha du eo ar film se, filmet evel ma veze filmet er bleadeù 1950, ha savet get an aktour brudet : Georges Clooney. Ni zo e 1953, er Stadoù Unanet, ur prantad amzer diaez : ar “brezel yenn”. Ur wezh bout trec’het an nazied get an allied, an URSS oa daet da vout enebour brasan d’ar Stadoù Unanet. Ha tud zo, evel ar senedour Mac Carthy, a welle kommunisted e pep lec'h : en arme, er gouarnamant, e Hollywood, ha c’hoazh.
Aktourion, savourion film, soudarded, kazetennerion, politikerion veze barnet ha tamalled dezhe da vout kommunisted (daoust ma ne oant ket) ha treitourion o bro. Tud evel Charlie Chaplin doa kavet gwelloc’h mont kuit d’an Europa rak ne oa ket mui posupl evitan labourat er Stadoù Unanet. Met, tamm ha tamm, strolladoù politikel, kazetennoù ha chadennoù tele o doa en em savet a enep d’ar senedour Mac Carthy, rak dremokratelezh hag ar frankiz oa en arvar. Hag ar senedour oa bet barnet get ar Senat evit monet re bell.
Barzh ar film se e weller kazetennourion ec’h ober o labour, e klask gouiet ar wirionez, ha pas hepken ar wirionez ofisiel. Ed Murrow, ur c’hazetennour brudet bras d’ar mare se, oa en o fenn. Ur stourm oa rak ar chadenn tele e lec’h ma laboure Murrow oa ur stall privez, paet get ar vruderezh.
Ur film brav, get sonerezh jazz a feson ouzhpenn.
Résumé en français : "Viva Zapatero" et "Good night and good luck", deux films qui dénoncent la censure; le premier, la censure dans l'Italie de Berlusconi; le second la censure et le climat politique aux Etats-Unis dans les années 1950.
Christian Le Meut
08:00 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, Gwirioù mab den/droits de l'être humain, Kazetennerezh/journalisme, Sinema/Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
15/01/2006
Ul levr da lenn - lecture : Frères de tranchées
E fin ar bloaz paseet oa deuet er maez ur film brav awalc’h : “Joyeux Noël” a ziout noziad Nedeleg 1914. D’an nozh se soudarded ag an daou du, Fransision, Alamaned ha Skosed, o doa lesket o fuzuilhennoù a goste evit mont da evañ ur banne get an enebourion ! Ar film a ziskouezh ul lec’h hepken hag ur prantad hepken met ul levr embannet d’ar memes koulz, “Frères de tranchées” a ziskouezh muioc’h a draoù. Peder lodenn zo e barzh, skrivet get pewar istorour. Rémy Cazals, a Frans, Malcolm Brown, a Vro Saoz, Olaf Muller ag an Alamagn ha Marc Ferro, istorour brudet, evit an talbenn reter, Bro Russia, e lec’h ma oa dishenvel ar jeu a gaos d’an dispac’h.
Goude ar grogadoù kentañ e 1914, an talbenn oa chomet a sav hag ar soudarded a veve tost unan d’egile barzh fongelloù : pemp metr, a wezhoù, etre an Alamaned hag an “allied”. Mod se e veze tu da welled a oa an enebourion tud iwez, tud a gane, a gomze, a huche, a zebre, a frige...
Emglevioù kuzhet oa bet savet alies bras, hervez al levr se, etre soudarded evit bout trankil. Tennet veze get ar fuzuilhennoù da euriadoù ingal hag an enebourion a yae d’en em guzhat d’ar mare se. Mod-se, den ebet veze gloazet. A wezhoù ar fongel oa beuzet get ar glav, ha ret oa mont er maez ha bout gwellet get an enebourion. Danjerus bras ? Pas, kar an enebourion oa aet ivez er maez... Memestra evit frigeiñ pe mont da glask dour... Kaset pe taolet veze kazetennoù, butun, bara, d’an tu all. A wezhoù e oa bet savet darempredoù etre soudarded a yae d’an talbenn enebour, ar pezh a veze difennet grons... Diaes oa, neoazh, d’en em gompreiñ a gaos d’ar yezhoù dishenvel.
An ofisourion uhel, a chome pell ag an talbenn, ne oant ket a du tamm get an darempredoù se, a veze difennet grons, evel rezon. Met get an is ofisourion, ar re o oa ar an talbenn, e veze lesket ar soudarded trankil rak ober evel se oa un doare da chom bev !
Frères de tranchées, embannadurioù Perrin, 20 euros. 270 pajenn.
Frères de tranchées
Un livre à lire pour mieux connaître la période de la première guerre mondiale : Frères de tranchées a été édité fin 2005 en même temps que la sortie du film “Joyeux Noël” qui retrace la nuit de Noël 1914 et la fraternisation entre soldats allemands, écossais et français. Un beau film qui condense plusieurs situations que l’on retrouve dans ce livre, fruit du travail de quatre historiens : Rémy Cazals pour la partie française, Malcolm Brown pour les troupes britanniques, Olaf Mueller pour le front allemand et Marc Ferro pour le côté russe, où la question des fraternisations est un peu particulière du fait de la Révolution de 1917.
Après les premières grandes batailles de 1914, les fronts se stabilisent. Les tranchées se creusent et les soldats de deux armées vivent parfois à quelques mètres les uns des autres. Ils entendent les ennemis parler, chanter, rire... Une sorte de cohabitation tacite, ou négociée, s’installe dans certains endroits du front. On ne se tire pas dessus quand on remet les barbelés, quand on doit se lever pour uriner, quand on va chercher de l’eau, s’il y a un point d’eau à proximité... On tire sur l’ennemi à heures fixes, ce qui lui permet de se retirer à cette heure là, ainsi il n’y a pas de blessés... On s’échange journaux, tabac, pain, en se les lançant, mais aussi parfois en se les portant. Des relations amicales se créent, ce qui était formellement interdit.
Les officiers supérieurs, loin du front, voyaient d’un très mauvais oeil ces fraternisations, qui étaient punies. Les sous-officiers laissaient souvent faire car, pour les soldats, il s’agissait surtout de règles de survie de base, histoire de se ménager des trèves dans la guerre et de ne pas devenir complètement fous...
Christian Le Meut
Frères de tranchées, éditions Perrin, 20 €, 270 pages.
19:15 Publié dans Etrebroadel/International, Istor/Histoire, Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
09/01/2006
Langues régionales : changer la Constitution ?
Nevez : Catherine Ollivro, kelenourez a Roazhon, deus savet ur blog evit goulenn d'ar re a vo war ar rank e 2007 (evit bout prezidant ar Republik) mard e vehent a du pe pas chanch ar Vonreizh evit menegiñ ar yezhoù rannvroel e barzh. Sellit doc'h :
Nouveau, une enseignante de Rennes, Catherine Ollivro, vient de créer un blog pour demander que les candidats à la présidentielle 2007 prennent position sur un changement de la Constitution qui ferait une place aux langues régionales :
bretagne-article2.viabloga.com
17:54 Publié dans Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Galleg/français | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Bretagne forever !
05/01/2006
Avis de recherche !
Un ami de Montargis, Bernard Coly, alerte sur la situation d'enfants sans papiers dans le département du Loiret. Il fait un lien avec le combat d'une famille bretonne pour faire reconnaître des prénoms bretons par l'état civil, dans les années 70. Il cherche la trace de cette famille (répondre par ce blog et ce sera transmis):
"J'ai eu confirmation de ce que je préssentais : dans au moins 4 cas, des enfants nés de parents "sans papiers" n'ont pas pu être déclarés à l'état civil, l'administration leur refusant cette formalité. Ils sont "sans papiers " dès leur naissance ... J'ai alors pensé au Breton qui s'est battu pour que l'état-civil accepte les prénoms bretons que lui et son épouse avaient donnés à leurs enfants. Ils ont obtenu une loi sur les prénoms. Mais la loi n'est pas rétroactive et les aînés de la fratrie ont toujours des difficultés lorsqu'ils ont besoin de papiers officiels. Mon idée serait que ce Breton ou ses enfants lancent un appel symbolique en faveur des ces enfants nés "sans papiers" et poussent ainsi des journalistes à faire des reportages sur ces enfants "de l'ombre". Le jour de l'épiphanie, ce serait encore mieux ..."
Bernard COLY
En complément, cet article paru en janvier 2005 sur le site de l'Agence bretonne de presse :
"50eme anniversaire de la guerre des prénoms bretons
[ABP] Le 24 janvier 1955 naissait le septième des douze enfants de la famille Le Goarnig. C'est sur ce septième enfant que se déclencha la guerre des prénoms bretons. Pour beaucoup, c'est difficile à imaginer, mais il a 50 ans, il était interdit de donner des prénoms bretons à ses enfants. Les mairies, suivant des consignes très précises venant sans doute des préfectures, et donc de l'état, refusaient d'enregistrer les prénoms bretons.
2000 articles et 300 émissions radio et TV plus tard, donner des prénom bretons à ses enfants est devenue chose courante. Mais sans la détermination des Le Goarnig, les Bretons auraient sans doute dû attendre la mode des prénoms américains et des pressions venant de toute la France.
Malgré tout, la guerre des prénoms bretons n'est pas terminée. Du moins, pas pour les cinq derniers enfants de la famille Le Goarnig. L'état ayant refusé de les enregistrer, leur père avait dû les faire reconnaître à La Haye et à Strasbourg! Ces enfants n'ont donc jamais pu bénéficier des allocations familliales. M. Le Goarnig estime que l'état lui doit 300 000 euros. Malgré une promesse de Jacques Chirac, M. Le Goarnig attend toujours son chèque".
12:20 Publié dans Gwirioù mab den/droits de l'être humain | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Bretagne forever !
04/01/2006
Coup d'oeil sur 2005
Meilleurs vœux à toutes et à tous pour la nouvelle année qui commence. Mais jetons un coup d’oeil rapide à l’année écoulée, 2005, qui a vu la France signer une superbe “convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles”, sous l’égide d l’Unesco et de l’ONU. Ce texte “célèbre la diversité culturelle, caractéristique inhérente à l’humanité et “patrimoine commun de l’humanité” devant être préservée. Etc. Mais pendant ce temps la France refuse toujours de ratifier la Charte européenne des langues minoritaires. Certe, la langue occitane serait sur le point d’être reconnue officiellement... mais en Espagne ! Où elle est parlée par quelques milliers de personnes ! En France, rien, alors que plusieurs millions de personnes y parlent et y comprennent l’occitan. C’est ainsi, on signe de beaux textes pour soigner son image internationale et, à l’intérieur des frontières, on se garde bien de les appliquer. Cela s’appelle de la schizophrénie et peut finir par énerver.
L’année 2005 a vu la montée de la colère dans une partie de la jeunesse française. Brûler des voitures et des bâtiments, agresser des policiers, des pompiers ou des passants, est évidemment condamnable. Il y a d’autres manières de faire en démocratie. Mais devant un gouvernement, un Etat et une société si bouchée, si sourde, il y a de quoi être en colère, effectivement...
Un arbitre contre le racisme
En France le racisme est un fléau qui nuit, notamment, à l’intégration d’une partie de la jeunesse. Mais cette plaie est internationale. Un arbitre de foot danois, Kim Milton Nielsen, s’est rendu célèbre en 2005 pour avoir exclu du terrain des joueurs professionnels ayant proféré des propos racistes à l’égard de joueurs d’origines africaines. Rien que de plus normal, me direz-vous ? Et bien pas tant que cela. les propos et les gestes racistes sont plutôt monnaie courante sur les terrains de football professionnels, et trop peu sanctionnés. Merci donc à Kim Milton Nielsen d’avoir le courage de faire, tout simplement, son travail.
La civilisation, c’est quand ?
Du travail, il va y en avoir dans le pays de Lorient grâce à une grosse commande de frégates de la part de la marine nationale française. 17 bateaux de guerre, plus dix autres pour la marine italienne. Cela donne du travail, youpi ! Le cancer aussi en donne. Espérons au moins que ces bateaux ne serviront jamais à faire à quoi ils sont destinés : la guerre. il y a trois cent ans, le commerce triangulaire avec l’Afrique, basé sur l’esclavage, a contribué à la prospérité de nombreux ports bretons, comme Nantes, Saint-Malo, et, dans une moindre mesure, Lorient... Il serait peut-être bon de civiliser et de pacifier un peu notre économie, vous ne croyez pas ?
Des raisons d’espérer
Mais il est des gens qui font quand même espérer, notamment les 54 personnes dont la revue Courrier international du 8 décembre dresse le portrait : 54 “héros de l’écologie” titre-t-elle. Parmi eux, Von Hernandez, jeune philippin qui a rejoint l’association Greenpeace. Avec elle, il a obtenu l’interdiction de l’incinération des déchets dan sons pays, en 1999. En France, l’incinération des déchets est monnaie courante et nous avons même un incinérateur controversé à Plouharnel (fermé sur décision administrative le 28 décembre dernier...). L’incinération des déchets produit des cendres contenant des métaux lourds, plomb, arsenic, cadmium, ainsi que des dioxynes... Les Philippines s’en passent désormais et il serait bon que la France aussi.
Bonne année 2006 quand même !
Christian Le Meut
08:00 Publié dans Gwirioù mab den/droits de l'être humain, Politikerezh/Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
03/01/2006
Un taol lagad war 2005
Krogomp ar bloaz nevez, 2006, e sellet doc’h ar bloaz paseet, 2005. Er bloaz 2005 a zo bet sinet get ur bochad broioù un destenn nevez anvet “Emglev evit mirout, gouarnin ha brudiñ al liessevenadurezh” da lâret eo, e galleg : “Convention sur la protection et la promotion des expressions culturelles”. Nag un destenn vrav, get frasennoù kaer ha hir spontus evit gouarn ar yezhoù hag ar sevenadurioù. Get an Unesco emañ bet savet an emglev-se... Souezhus eo memestra gwellout Bro Frans sinañ un destenn evel-se. Frans n’he deus ket ratifiet c’hoazh karta ar yezhoù bihan en Europa !
An okitaneg, yezh ofisiel ?
Desket m’eus e penn kentañ miz An Avent, miz Kerzu, a vo an okitaneg anavet el yezh ofisiel a benn nebeut... Ya, met e Bro Spagn, e lec’h ma vez komzet okitaneg get un nebeut tud... Amañ e Bro Frans e vez komzet okitaneg c’hoazh get ur bern tud ha n’eo ket anavet evel ofisiel ar yezh se. Mod-se emañ, sinet vez traoù brav get ar Republik a Frans, met kentoc’h evit foenvañ er maez. E barzh, se zo un afer all. Ur sort skizofrenie zo e Bro C’hall, hag a c’hell lakaat ar soubenn da drenkiñ, evel ar pezh hon eus gwellet e fin ar bloaz. Losket eo bet ur bochad savadurioù hag otoioù, gloazet eo bet paotred an tan ha poliserion get tud yaouank zo, ar pezh a zo fall gober, sur awalc’h. Doareioù all a zo da vanifestiñ en ur vor demokratel. Met dirak ur Stad, ur gouarnamant, hag ur gevredigezh ken bouzard, ken dal, abegoù zo da huchal. Ur bochad tud yaouank ne gavont ket labour, na lojeriz, a gaos d’ar rasism e Bro Frans.
Un arbitre a enep ar rasism
Justawalc’h un den a vro Danemark zo deuet da vout brudet bremañ e bed ar fooball : Kim Milton Nielsen a zo arbitr hag hennezh n’eus lakaet er maez ag an dachenn football ur sportour, ur c’hoariour football en doa lâret kunujennoù rasist d’ur c’hoariour all ag Afrika. Normal eo, d’ho sonj ? Marteze pas kement se. Bout rasist ha lâr traoù rasist a zo un dra boutin war tachennoù football, war e seblant. Trugarez, mersi neuze da gKim Milton Nielsen evit brout graet e labour getan.
Pegoulz vo hor bed sivilizet ?
Labour justawalc’h. Ur bochad labour a vo e Bro An Oriant hag e Breizh e 2006 a gres d’ar Stad n’eus komandet seitek bag evit ar morlu ha dek a zo komandet evit evit morlu Italia. Brav ! Ha setu tud laouen : labour vo, labour vo, labour vo. Ya labour vo, evel ma vez roet labour d’ar vedisinourion get ar c’hrign bew, evel ma veze roet labour d’an dud get konverzh ar sklaved, e Breizh ivez, tri c’hant vloaz so. Ne vehe ket mallus “sivilizañ” hon ekonomiezh, d’ho sonj ?
Tud sivil e wellomp barzh niverenn Courrier International ag an 8 a Viz An Avent (Kerzu). Pewar den sivil hanterkant a stourm evit en endro, evit an natur hag evidomp, benn ar fin. En o meskl, Von Hernandez, ur paotr yaouank a zo e barzh Greenpeace, er Filipines. Von Hernandez zo un den paour e zo e chom e tal kerbenn ar vro, Manille, ha tost d’un toull lastez bras. Araok e veze losket ur bern ag ar restachoù met difennet eo bremañ a drugarez da Van Hernandez ha da Greenpeace. Rak danjerus bras eo, an “incinération” evit yec’hed an dud. Plom, kadmium, dioxine, vez lakaet er maez, en aer, mod-se, hag amañ ivez, e Breizh. Ur stall “incinérateur” a zo bet serret e Plouharnel an 28 a Viz Kerzu. Tud zo a stourm evit ar re all hag evit an natur. Kement, memestra da gavout esperans un tammig en amzer da zont. Bloavezh mat c’hoazh !
Christian Le Meut
08:05 Publié dans Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Gwirioù mab den/droits de l'être humain | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
02/01/2006
Des nouvelles du picard !
Plus de 120 personnes ont participé vendredi 2 décembre aux premières Journées interrégionales de la langue picarde sur le site du carreau de la mine de Wallers Arenberg à l’invitation de la communauté d’agglomérations de la porte du Hainaut. Élus, responsables associatifs, universitaires, artistes, conteurs ou simples locuteurs, ils ont adopté à la fin de la réunion un appel dans lequel ils « affirment leur appartenance à une communauté culturelle et linguistique interrégionale transfrontalière ». Les participants souhaitent renouveler la démarche des Journées de la langue picarde, pour qu’elles se tiennent alternativement dans les trois régions linguistiques, les régions françaises de Picardie, Nord - Pas-de-Calais et, en Belgique, le Hainaut. Dans cet appel, ils souhaitent « la mise en oeuvre de projets interrégionaux et transfrontaliers dès l’année 2006 » et ils « réclament l’application à la langue picarde des mesures existantes en faveur des langues et cultures régionales au sein de l’éducation nationale ». La discrimination fut en effet un des thèmes principaux des débats. Le picard est boudé par l’éducation nationale alors qu’il prouve régulièrement sa vitalité sur toutes les scènes artistiques des régions concernées ou tout simplement dans la vie courante. « Le picard ne meurt pas, il y a des salles pleines chaque fois que nous faisons des représentations en langue picarde », ont témoigné des artistes et des conteurs. Et contrairement à certaines régions qui soutiennent leur langue sur un fond de séparatisme politique, « la revendication du picard est purement culturelle. Elle n’implique aucun enjeu de pouvoir », a souligné Jean-Michel Eloy, professeur de linguistique à l’université de Picardie, directeur du Centre d’études picardes du laboratoire d’études sociolinguistiques qui a ouvert les Journées*. Jean-Michel Eloy prône un enseignement du picard, langue du dominé qui, après quatre siècles « de pression politique maximale », crée une identification négative. Mais, et c’est une de ses forces, à cause de cette mise à l’écart, le picard est une langue en liberté que les pouvoirs n’ont jamais investie. Parlée ou comprise par près de deux millions de personnes au sein d’une zone de sept millions d’habitants, elle est une des plus vivaces des langues régionales « endogènes » de France.
Organisées par les associations Insanne, le département langues et culture de Picardie du conseil régional et la maison de la culture du Hainaut, les Journées interrégionales ont ouvert une coopération inédite entre les trois régions en vue de la création d’un centre interrégional souhaité par Alain Bocquet, député communiste et président de la porte du Hainaut. La seule fausse note fut l’absence remarquée d’un représentant du conseil régional du Nord - Pas-de-Calais !
Jacques Moran/L'Humanité/08/12/2005
17:25 Publié dans Galleg/français, Gwirioù mab den/droits de l'être humain, Politikerezh/Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
28/12/2005
Nathalie Le Mel, un Bretonne à la tête de la Commune de Paris
Voici l’histoire surprenante d’une Bretonne, Nathalie Le Mel, née Duval, militante ouvrière qui s’est retrouvée à la tête de la commune de Paris. Nathalie Duval naît donc à Brest en 1826, sous le règne de Charles X. Elle se marie seize ans plus tard avec Jérôme Le Mel, en 1845 sous le règne de Louis-Philippe. Le couple a trois enfants, et il tient une librairie à Quimper, de 1849 à 1861. Nathalie Le Mel est une femme instruite avec des idées politiques de gauche, concernant, notamment, les droits des femmes.
Membre active de l’Internationale
En 1861, sous le règne de Napoléon III, le couple décide d’aller travailler à Paris. Là, Nathalie Le Mel devient relieuse. Les ouvriers n’ont pas le droit de créer de syndicats, alors elle participe à des “sociétés ouvrières” qui en font office. A l’époque, les femmes sont moins payées que les hommes (c’est encore le cas aujourd’hui, mais ce n’est plus légal). Nathalie participe activement aux grèves de 1864 et 1865 qui obtiennent, notamment, l’égalité des salaires pour les hommes et les femmes dans les ateliers de reliures. Elle est une membre active de la première internationale, créée en 1861 à Londres par Marx, Engels et Bakounine, pour rassembler les ouvriers du monde entier... Nathalie est placée à la tête d’un restaurant ouvrier, “La Marmite”, où l’on mange pour pas cher et où l’on parle beaucoup politique. Cela ne plaît guère à la police, qui la surveille, ni à son mari. Non seulement Jérôme Le Mel est devenu alcoolique mais il demande à sa femme de cesser ses activités politiques. Elle refuse, ils se séparent mais Nathalie continue de s’occuper des enfants.
Nathalie Le Mel sur une barricade
Guerre dans le couple, guerre dans le pays. Napoléon III déclare la guerre à l’Allemagne. Il est vaincu. La république est proclamée à Paris mais, rapidement, la commune de Paris refuse la politique du gouvernement de M. Thiers, qui se retire à Versailles. Nathalie Le Mel est une des femmes les plus actives de la commune des Paris. Elle créé l’Union des femmes qui y participe activement. Mais le gouvernement de Versailles envoie la troupe réprimer la commune de Paris. L’Union des femmes fournit des infirmières aux soldats communards. Mais les combats s’intensifiant, certaines femmes, dont Nathalie Le Mel prennent les armes et tiennent des barricades. La répression fait 20.000 morts. Nathalie Le Mel est arrêté, jugée, condamnée à la déportation à vie. Elle fait face à ses juges.
Déportée en Nouvelle-Calédonie et solidaire des Kanaks
Elle est déportée en Nouvelle-Calédonie dans le même bateau que Louise Michel. Les deux femmes sont amies, même si elles ne sont pas souvent d’accord. Louise Michel est proche des anarchistes, Nathalie est proche des socialistes... Louise Michel emporte avec elles dans son exil des livres en langue bretonne, pour apprendre la langue, notamment une grammaire, peut-être donnée par Nathalie Le Mel. Nathalie reste six ans en Nouvelle-Calédonie, malade et éloignée de ses trois enfants... Elle est, comme Louise Michel, scandalisée par le traitement réservée à la population kanake : de plus en plus de terres sont prises aux Kanaks et les Français n’accordent aucun respect à leur culture. Étonnement, la majorité des communards déportés approuve la politique coloniale française... Pas Nathalie Le Mel ni Louise Michel. Cette dernière ouvre une école pour apprendre à lire et écrire à des enfants kanaks.
Une très longue vieillesse
Revenue à Paris en 1878, Nathalie Le Mel travaille comme ouvrière dans différents journaux. Toujours présente aux commémorations de la commune... Ses enfants morts, très pauvre elle-même, il n’y a quasiment plus personne pour s’occuper d’elle. Elle vit dans une pièce insalubre. Placée dans un hospice, elle y meurt le 25 mai 1921, au temps des cerises et à l’âge de 96 ans.
L’histoire de Nathalie Le Mel est racontée dans un livre écrit par Eugène Kerbaul (décédé en août 2005) et intitulé : “Nathalie Le Mel, révolutionnaire et féministe”. Ce livre, édité à compte d’auteur, a été réédité par Le temps des cerises mais il est, hélas, épuisé... Il sera peut-être réédité en fin de cette année. Nathalie Le Mel n’a pas écrit ses mémoires. D’autres membres de la commune ont laissé des témoignages. Pas elle, et sa mémoire est un peu oubliée aujourd’hui. C’est dommage.
Christian Le Meut
Le livre "Nathalie Le Mel, une communarde bretonne, révolutionnaire et féministe" d'Eugène Kerbaul a été réédité aux éditions Le Temps des cerises,6 av. Edouard Vaillant, 93500 Pantin. Tél : 01 49 42 99 11.
10:05 Publié dans Breizh/Bretagne, Buhez sokial/Vie sociale, Istor/Histoire, Levrioù/Livres/BT/BD, Politikerezh/Politique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : bretagne forever !
23/12/2005
Du passé faisons table rase !
Soyons modernes, mesdames messieurs, il n’y a que ça de vrai, la modernité. Alors allons faire un tour du côté des États-Unis, le fleuron mondial de notre modernité contemporaine. Là-bas, les 125 habitants du village de Clark ont décidé de changer le nom de leur commune. Non pas pour lui donner un plus joli nom, ni pour honorer une personnalité ou un fait historique qui se serait produit là... Non, rien de tout ça. Les 125 habitants de Clark ont tout simplement troqué le nom de leur village contre celui d’une marque ! La marque de bouquet numérique appelé Dish, comme il y a Canal satellite ou TPS en France. Une fois abonné à un bouquet numérique et installé une antenne ad hoc (ou le câble), vous captez vingt, trente ou 140 chaînes que vous n’avez pas le temps de regarder ! Ou si vous l’avez, le temps, vous risquez vite une overdose de crétinisme télévisuel; quant aux escarres, elles suivront à force de ne plus bouger !
Le village de Clark s’appelle désormais du joli nom de Dish. En contrepartie les habitants ont reçu chacun une parabole, un lecteur DVD, un abonnement de dix ans à ce bouquet numérique... Et la célébrité ! Car ce coup de pub a fait parler de lui Outre-Atlantique. Le maire de la commune, cité dans Courrier international (01/12/2005), se félicite : “Personne ne savait où se trouvait Clark, tout le monde sait où se trouve Dish”. Mais il est des notoriétés que l’on n’envie pas. Troquer son nom contre une marque, y’a-t-il de quoi être fier ? Et les habitants de Dish n’ont-ils rien d’autre à faire que de passer leur temps à regarder la téloche ?...
Canal-satellitiens, Canal-satellitiennes !
Transposons-nous en France. Prenons une commune un peu perdue dans la campagne où il n’y aurait pas grand chose d’autre à faire d’autres que regarder la télé : Pontivy *, par exemple, troquerait son nom pour devenir “Canal satellite” ! Voilà un nom moderne, ça sonne presque science fiction. On pourrait le prononcer à l’américaine ce qui est le fin du fin de la modernité actuelle : “Chanel satellite”... Et puis, finis les Pontyviens et les Pontyviennes vivent les Canal satellitiens et les Canals satellitiennes : on est carrément dans la science fiction, la guerre des étoiles, Star Wars et tout et tout !
Et je ne parle pas d’une certaine radio au nom imprononçable et quasiment préhistorique, Radio Bro Gwened. Mais où vont-ils chercher des noms pareils ? Il faut moderniser tout ça, faire “djeunes” mesdames messieurs. Utiliser seulement le sigle et le dire à l’américaine, RBG : “Rbgi”, “Selaouit RBji”. Pensez donc à un jeune ou une jeune du coin qui voudrait participer à la Star Ac. Oui, à la Star Académie ou une autre émission de cet acabit. Car le top du top de la promotion sociale et culturelle de nos jours c’est de passer à la télé, même pour y faire n’importe quoi. Alors pourquoi pas aller chanter à la Star Ac ? Mais imaginez donc ce jeune arrivant devant le jury :
“Vous arrivez d’où ?”
- De Pontivy”...
- et vous avez fait quoi avant ?
- J’ai participé au radio crochet de Radio Bro Gwened”. C’est perdu d’avance ! Aucun espoir. Avec un CV comme ça le pauv’ gamin sera viré avant même d’avoir chanté, comme s’il débarquait du Moyen âge.
Ce n’est pas avec des noms comme ça que l’on devient une star du show biz, ni que l’on conquiert de nouveaux marchés ! Modernisons : virons donc ces noms en français et en breton, tout ça s’est dépassé. Amis Pontivyiens amies Pontyviennes, devenez des Canals satellitiens et Canal satellitiennes ! Finie la sauce armoricaine, vive la sauce américaine. Vendons nos noms, nos identités, et du passé faisons table rase comme il est dit dans une chanson célèbre, l’Internationale ! Le problème c’est ce qui reste sur la table après : une bouteille de caca-cola et des hamburgers à regarder devant des feuilletons étasuniens... Que dis-je, des SOAP... Nag ur vuhez bourrapl, me lâr deoc’h ! Quelle belle vie j’vous dis !
Et le mandarin ?
Mais, qui sait, d’ici vingt ans, l’anglais lui-même sera peut-être dépassé par le mandarin... Qu’est-ce que c’est cet oiseau là, vous demandez-vous peut-être ? Et bien c’est la langue officielle en Chine et la langue la plus parlée dans le monde. Et là, Pontivy est à la pointe de la modernité puisqu’on y étudie le chinois dans un lycée juste après y avoir laissé tomber le breton. Loin de moi l’idée de critiquer l’enseignement du chinois, c’est une ouverture linguistique et culturelle; ce qui me pose problème c’est que l’on abandonne le breton, preuve au contraire d’une fermeture culturelle cette fois, voire d’une fermeture sur soi-même et sur son environnement immédiat, fermeture qui mériterait d’être analysée. Mais je ne suis pas psychanalyste... Le syndrome de l'abandon de la langue d'origine sévit un peu partout, notamment en Ecosse (lire les commentaires).
Allez, dalc’homp berr, tudoù ! Tenons bon, auditrices ou auditeurs de Radio Bro Gwened, lecteurs et lectrices de ce blog, que vous soyez de la belle ville de Pontivy ou d’ailleurs. Et surtout ne vendons pas nos noms à des trafiquants d’illusions.
Christian Le Meut
* Rappel : la plupart des textes figurant sur ce blog sont des chroniques pour Radio Bro Gwened, émettant de Pontivy. Rendez-vous le mercredi à 9 h 15 pour la chronique en français, 8 h 15 le vendredi, en breton.
Internet : www.radio-bro-gwened.com
08:40 Publié dans Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Galleg/français, Mediaioù/média/skinwel/Télévision | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Bretagne forever !